29 janvier 1962: Haiti vote et entraîne l’expulsion de Cuba de l’OEA

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Une bombe climatique à retardement se cacherait dans le Pacifique

L'océan Pacifique garderait les traces de la petite ère glaciaire qui a touché notre planète il y a plus de 600 ans. Une poche d'eau froide contribuerait ainsi à «climatiser» la Terre. Et sa disparition pourrait s'avérer catastrophique.
Les océans captent une partie de la chaleur terrestre et limitent ainsi l'augmentation des températures. 

L'océan Pacifique garderait caché bien précieusement au fond de ses entrailles une poche d'eau froide vieille de plus de 600 ans. C'est en substance la conclusion des travaux de deux chercheurs américains publiés ce jeudi dans Science . Geoffrey Gebbie (Institut océanographique de Woods Hole, Massachusetts, États-Unis) et Peter Huybers (Université d'Harvard, Massachusetts, États-Unis) ont compilé des mesures modernes et historiques de circulation océanique pour détecter et quantifier l'influence du refroidissement de la période glaciaire sur les profondeurs intérieures du Pacifique.

Il y a mille ans, l'hémisphère nord de notre planète connaissait une période de réchauffement climatique appelé «optimum climatique médiéval». Cette embellie climatique (bien loin d'atteindre les niveaux que nous connaissons malheureusement aujourd'hui) a été suivie par un refroidissement global, la petite ère glaciaire. Une période qui démarre au XIIIe siècle et notamment caractérisée par une avancée des icebergs dans l'océan. La cause de ce net refroidissement est encore discutée, mais l'hypothèse la plus probable est celle d'une activité volcanique en Indonésie.

Ce que les chercheurs démontrent aujourd'hui, c'est que cette vague de froid qui a touché le globe à l'époque n'aurait toujours pas fini d'être évacuée par l'océan Pacifique. Le froid peut rester très longtemps piégé dans les profondeurs où elle agit alors sur la température globale du globe en absorbant la chaleur. «Cette poche de froid n'est plus présente dans l'Atlantique», précise Françoise Gaill, coordinatrice de la plateforme Climat Océan, conseillère scientifique CNRS. Le grand courant océanique de l'Atlantique nord, le gulf stream, qui transporte la chaleur de l'atmosphère dans les profondeurs, a «épuisé» bien plus rapidement cette réserve que le Pacifique.

Un réservoir qui se tarit
«Ces travaux offrent un éclairage nouveau sur ce qui demeure un vrai mystère pour nous: pourquoi l'océan est-il encore un puits de chaleur?», commente Françoise Gaill. Cette réserve de froid du Pacifique a sans doute permis de continuer à limiter les effets du réchauffement ces dernières années. «On ne peut que s'interroger: où en serions-nous aujourd'hui si la petite ère glaciaire n'avait pas eu lieu il y a 600 ans?», constate la chercheuse. Plus inquiétant, cette réserve va finir par se tarir. Quelles seront alors les conséquences pour le climat? «C'est une variable qu'il faut prendre en compte», ajoute Françoise Gaill. «Malheureusement, rien ne pousse à l'optimisme. Le réchauffement du Pacifique pourrait avoir des conséquences dramatiques.»
«Nous ne sommes pas en mesure de dire si l'impact de ce refroidissement du Pacifique peut avoir des conséquences sur les prévisons du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur les changements climatiques)», analyse Geoffrey Gebbie. «Mais l'influence de l'optimum climatique médiéval et de la petite ère glaciaire est de moins en moins important, comparé aux effets anthropiques. Je pense donc que les conclusions fondamentales du dernier rapport du GIEC, en octobre, ne devraient pas en être modifiées.»