L'information est-elle parvenue à Donald Trump? Alors que le président des Etats-Unis annonçait sa volonté de faire sortir les Etats-Unis de l'Accord de Paris sur le climat, des chercheurs de l'Université de Swansea, au Royaume-Uni, tiraient la sonnette d'alarme. Selon eux, un des plus gros icebergs jamais vus, grand comme 50 fois la superficie de Paris, est sur le point de se détacher du continent Antarctique.
Surveillée depuis des années, la faille de la barrière de Larsen C, une crevasse qui fissure un énorme pan de glace attaché à l'ouest de l'Antarctique sur près de 200 kilomètres, s'est encore allongée de 17 km en seulement six jours, du 25 au 31 mai. Il ne reste plus que 13 km avant que ce morceau de banquise de plus de 5000 km2 ne se détache, affirment les scientifiques.
Danger pour le niveau des eaux
"L'extrémité de la crevasse semble se diriger nettement vers (la mer), ce qui signifie que le moment du vêlage est sans doute très proche", a indiqué jeudi Adrian Luckman, professeur à la Swansea University (Pays de Galles), qui dirige le projet Midas, consacré aux formations glaciaires dans l'Antarctique Ouest. Une fois libéré, l'iceberg n'aura pas d'impact sur le niveau des océans car cette glace de 350 m d'épaisseur flotte déjà sur l'eau.
Il fait cependant partie de la gigantesque barrière de glace qui retient des glaciers capables de faire gagner 10 cm aux mers du monde s'ils finissaient par se trouver à terme exposés à l'océan Antarctique. "La perte d'un tel morceau rendra tout le plateau vulnérable à de futures ruptures", soulignait le communiqué des chercheurs. Larsen C pourrait ainsi suivre l'exemple de Larsen B, une autre barrière de glace qui s'était désintégrée de façon spectaculaire en 2002 au terme du même processus. Une 3e plateforme glaciaire, Larsen A, avait elle disparu en 1995.
L'Antarctique est une des régions du monde qui se réchauffe le plus rapidement, rappellent les responsables du projet Midas. Est-il trop tard pour s'en inquiéter?
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