L'Union européenne et le Royaume-Uni ont tourné une page historique de leurs relations dimanche, en entérinant un accord de divorce qui doit mettre fin à un mariage houleux de plus de 40 ans.
"Il est tragique de voir le Royaume-Uni quitter l'UE après 45 ans", a renchéri la chancelière allemande Angela Merkel tandis que le président français Emmanuel Macron a qualifié le moment de "grave", qui montre "une part de fragilité" de l'UE.
L'inédit "traité de retrait", un pavé de 585 pages, doit toutefois encore passer l'épreuve de la ratification du Parlement européen et surtout celle du parlement britannique avant d'entrer en vigueur, ce qui n'est pas gagné côté britannique.
C'est en tout cas le meilleur que pouvait obtenir le Royaume-Uni, ont fait valoir les 27, restés unis autour de leur négociateur en chef Michel Barnier pendant toute la durée des discussions face à des Britanniques qui étaient eux divisés sur les objectifs à atteindre.
Evoquant l'avenir, l'UE va tenter de nouer la relation "la plus proche possible" avec Londres après le Brexit qui sera effectif le 29 mars 2019, est-il écrit dans la courte "déclaration politique" également approuvée dimanche par le Conseil européen et Theresa May, qui sera jointe au traité de divorce.
"Il s'agit d'un accord pour un avenir meilleur, qui nous permet de saisir les opportunités qui nous attendent", a plaidé Mme May, dans une "lettre à la nation" adressée dimanche aux Britanniques.
- La pêche "prioritaire" -
Sur cette question de la pêche, "il faudra négocier un accord, fondé sur l'exigence de réciprocité. Les pêcheurs de l'UE devront avoir un accès aux eaux britanniques, et les pêcheurs britanniques auront accès à notre marché", a ajouté la même source.
Mais, dans une déclaration annexée aux conclusions du sommet de dimanche, les 27 insistent sur le caractère "prioritaire" du dossier. Ils demandent qu'un accord soit "négocié bien avant la fin de la période de transition" post-Brexit prévue jusqu'à fin 2020 (mais qui pourra être prolongée).
Madrid a reçu des garanties écrites de la part de l'UE pour disposer d'un droit de veto sur tout futur accord entre l'UE et le Royaume-Uni concernant Gibraltar, un territoire britannique situé à l'extrême sud de la péninsule ibérique, et dont l'Espagne revendique la souveraineté.
La déclaration aborde aussi d'autres questions sur lesquelles les 27 s'engagent à faire preuve de "vigilance" vis-à-vis de Londres dans la mise en oeuvre de leurs accords, comme celui de la "concurrence loyale" nécessaire dans le domaine économique.
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